Migrer

Engager une migration, autrement dit, abandonner progressivement les logiciels propriétaires que vous utilisiez jusqu’à maintenant au profit de logiciels libres adaptés à vos besoins, nécessite une réflexion en amont et ne doit donc pas se faire sur un coup de tête. Plus les besoins seront divers et vos collaborateurs nombreux (qu’ils soient bénévoles ou salariés), plus cette démarche de migration devra être préparée et travaillée avec l’ensemble des personnes impliquées.

Une migration doit s’envisager en plusieurs étapes que vous pourrez dérouler plus ou moins rapidement en fonction des paramètres évoqués précédemment.

Les étapes d’une migration réussie

Une approche raisonnable consiste dans un premier temps à remplacer les logiciels propriétaires par un logiciel libre répondant aux mêmes besoins tout en gardant le système d’exploitation propriétaire. Cela évite un changement trop important pour l’utilisateur et permet de le préparer à utiliser ces logiciels lorsque ces mêmes utilisateurs seront sous un système d’exploitation libre.

Bien sûr, le premier réflexe lorsque l’on cherche un logiciel libre équivalent à un logiciel propriétaire est de se rendre sur le site de Framasoft qui recense plus de 1600 logiciels libres pour tous les usages. Par ailleurs, le guide des logiciels libres pour les associations a été évidemment pensé pour apporter des réponses aux problématiques les plus courantes : n’hésitez pas à vous y référer.

Pour faciliter « l’adoption » des logiciels par les utilisateurs, vous pourrez désigner des personnes référentes qui connaissent bien les logiciels : leurs compétences seront ainsi valorisées et les utilisateurs qui rencontreraient des difficultés sauraient alors où trouver des réponses à leurs problèmes. Une foire aux questions ou un forum peuvent aussi permettre de collecter les problèmes rencontrés et archiver les solutions qui ont été apportées... D’une manière générale, toutes les techniques pertinentes dans le cadre d’un accompagnement au changement peuvent donc être déployées. Vous pourrez trouvez quelques ressources sur le wiki du groupe de travail Libre Association de l’April.

Changer de système d’exploitation ?

Lorsque les logiciels ainsi installés seront majoritairement adoptés, la question se posera du changement de système d’exploitation : plusieurs écoles existent. Soit vous remplacez directement l’ensemble du système sans possibilité de revenir sur l’ancien système d’exploitation, soit vous utilisez la capacité généralement donnés par les programmes lors de l’installation et vous faites alors cohabiter sur une même machine les deux systèmes d’exploitation (logique appelée double boot en anglais ). Dans le 1^er cas, le changement peut être perçu comme « violent » par l’utilisateur qui risque de générer une contre-réaction et qui sera alors réticent à l’usage. Cette situation peut vous faire « perdre » par ailleurs, dans certains cas, un système d’exploitation que vous aurez généralement payé... L’autre option est plus souple mais le risque est que l’utilisateur reste par commodité et habitude sous l’ancien système d’exploitation : cette période où les deux systèmes cohabitent peut avoir une durée finie, communiquée à l’avance à l’utilisateur pour palier ce problème.

Le renouvellement d’un ordinateur est généralement un moment clé pour se séparer définitivement d’un système d’exploitation propriétaire. Des progrès sur l’application de la réglementation ont eu lieu ses dernières années et il devient possible d’acheter des ordinateurs sans système d’exploitation propriétaire ou directement avec un système libre tel GNU/Linux, BSD , etc.
Pour opérer votre choix, le plus simple est sans aucun doute de parcourir les pages du site racketiciel.info qui recense à la fois les constructeurs proposant des ordinateurs vierges de tout système ainsi que les procédures de remboursement d’une licence non souhaitée...

Et si je ne trouve pas de logiciels libres pour mon besoin ?

Que faire si je ne trouve pas de logiciel libre pour un usage très particulier propre à mon association ?

Cela devient rare de ne pas trouver votre bonheur parmi le nombre toujours plus grand de logiciels libres développés. Cependant, si cela devait se présenter, il faudrait vous résoudre à faire développer par un société informatique spécialisée dans le développement de logiciels libres, le logiciel libre correspondant à votre cahier des charges. Autour de vous, si d’autres associations avaient des besoins proches, une mutualisation serait sans doute possible...
Le choix de faire développer le logiciel sous une licence libre permettra à d’autres de bénéficier par la suite de ce développement.